Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/115

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tron, que de ſe rendre la cauſe de tant de deſaſtres. Ainſi (forts de noſtre foibleſſe) on ne nous verra jamais ny pâlir , ny trembler que d’apprehenſion d’avoir trop de cœur : Et toy , ô ſalutaire poltronnerie ! je te vouë un Autel, & je promets de te ſervir avec un culte ſi devot, que pour commencer dés aujourd’huy, je dédie cette Epiſtre au Lâche le plus confirmé de tes enfans, de peur que quelque Brave, à qui je l’euſſe envoyée, ne ſe fût imaginé que j’eſtois homme à le ſervir pour ces quatre méchans mots qu’on eſt obligé d’écrire à la fin de toutes les Lettres ; Je ſuis,

MONSIEUR,
Voſtre Serviteur.


CONTRE
UN MEDISANT.

LETTRE II.


MONSIEUR,

Je ſçay bien qu’une ame baſſe comme la voſtre, ne ſçauroit naturellement s’empêcher de médire, auſſi n’eſt-ce pas une abſtinence où je vous veüille condamner : La ſeule courtoiſie que je veux de