Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/48

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malade de ne pouvoir tenir ſon eau : Enfin il n’eſt pas juſqu’à ceux qui font ſemblant de la baiſer, qui ne luy montrent les dents. Pour moy je m’en lave les mains, car j’ay devant les yeux trop d’exemples de la punition des Yvrognes qui la mépriſent : La Nature meſme, qui eſt la mere de cette belle fille, a ce ſemble eu ſi peur que quelque choſe ne manquaſt aux pompes de ſa reception, qu’elle a donné à tous les hommes un Palais pour la recevoir, mais cette belle n’abuſe point des honneurs qu’on luy fait ; au contraire à peine eſt-elle arrivée à Paris, que pour les fatigues d’une trop longue courſe, ſe ſentant à l’extremité, & prévoyant ſa fin, elle court à S. Coſme, S. Benoiſt, & S. Severin pour obtenir leur benediction. Voila tout ce que je puis dire à la loüange de ce bel Aqueduc & de ſon Hoſteſſe ma bonne amie : ça donc qui veut de l’eau, en voulez vous, Meſſieurs, je vous la garentis de fontaine ſur la vie ; & puis vous ſçavez que je ſuis

Voſtre Serviteur.