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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/23

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accompagner le jugement du Sauveur. Il se laisse conduire ou plutôt porter par des soldats. (Mt. 27,11.) Pilate est assis sur son siège pour le juger, et celui qui est assis à la droite de Dieu (Ps. 109, 1) était debout en qualité de criminel. (Mt. 27, 11.) C’est ce même peuple qu’il a tiré de l’Égypte, qu’il a arraché à mille périls, qui pousse ces cris forcenés : Tolle, tolle, crucifige eum. (Jn. 19, 15.) Ôtez, ôtez-le, crucifiez-le. Dites-moi, Juifs, quel est le motif de votre rage ? Est-ce parce qu’il a rendu la vue à vos aveugles ? Est-ce parce qu’il a redressé vos boiteux ; parce que tous ses pas au milieu de vous ont été marqués par des bienfaits ? Je vous le demande avec le Prophète : Contre qui votre bouche s’est-elle ouverte, contre qui avez-vous proféré d’exécrables blasphèmes ? (Is. 57, 4.) Ah ! laissons le Seigneur répondre par la bouche de ses Prophètes : Mon héritage a été à mon égard comme un lion dans la forêt : il a jeté de grands cris contre mot. C’est pourquoi : il est devenu l’objet de ma haine. (Jer. 12, 8.) Ce n’est pas moi qui ai rejeté mon peuple, c’est lui qui m’a repoussé. C’est pourquoi je dis : J’ai abandonné ma maison. (Id. 7.)
XVI. En présence de ses juges, Jésus se taisait, au point d’exciter la compassion de Pilate qui ne put se retenir, et lui dit : Vous n’entendez donc pas ce dont on vous accuse ? (Mt. 27, 13.) Ce n’est pas que Pilate prit un grand intérêt à l’accusé, car il ne le connaissait pas ; c’est qu’il était intimidé par un songe qui avait fatigué son épouse, et dont elle venait de lui donner avis. Mais Jésus continua de garder le silence,