Aller au contenu

Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ainsi que le Psalmiste l’avait prédit : Je suis devenu comme un homme qui n’entend pas, et qui n’a point de langue pour répliquer. (Ps. 37, 15.) Je n’entendais pas plus qu’un sourd, et ne parlais pas plus qu’un muet. (Id. 14.) Je n’en dis pas davantage. Car vous n’avez pas oublié ce qui vous en a déjà été dit(E)
XVII. Abandonné dans le prétoire à la garde des soldats, le Maître devint le jouet des valets. Voilà Dieu lui-même qui est bafoué par une vile soldatesque ; voilà le maître du tonnerre qui est l’objet de ses dérisions. Triste circonstance dont le Prophète avait été témoin : Ils m’ont vu, et ils ont hoché la tête. (Ps. 108, 25.) Il est Roi, il est le Roi des rois ; et sa royauté sera le sujet de leurs railleries. Ils se jouent de lui, mais ils fléchissent le genou devant lui. (Mt. 27, 29.) Un vieux manteau de pourpre, un mauvais roseau, une couronne d’épines, seront les ridicules insignes de sa royauté. Puis, après l’avoir travesti en monarque de théâtre, ils fléchiront les genoux devant lui, et le crucifieront ensuite. Sa couronne est d’épines !… Et qu’importe à la vérité ? C’est aux soldats à proclamer le roi ; il fallait donc que Jésus-Christ fût symboliquement couronné par la soldatesque. C’est ce que l’Esprit-Saint avait prévu au livre des Cantiques : Sortez, voyez, filles de Sion, le Roi Salomon, la tête ceinte du diadème dont sa mère l’a ornée le jour de ses noces. (Cant. 3, 1.) La couronne était le signe typique ou mystérieux de la rédemption des pécheurs, de l’abrogation de l’arrêt de malédiction porté contre le genre humain.