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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/37

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vigne leurs eaux bienfaisantes. (Is. 5, 2 et seq.)
En effet, les nuées, c’est-à-dire, les Prophètes se sont détournés(R) de dessus cette nation criminelle ; on ne les rencontre plus que dans l’Église, comme l’a dit l’Apôtre S. Paul. Pour ce qui est des Prophètes, qu’il n’y en ait pas plus de deux ou trois qui parlent, et que les autres en jugent. (1 Co. 14, 29.) Et ailleurs : Celui qui est descendu et qui est monté au plus haut des cieux, a donné à son Église quelques-uns pour être Apôtres, « d’autres pour être Prophètes, etc. (Eph. 4, 10-11.)
Agabus était prophète(S) lorsqu’il se lia les pieds et les mains, pour prédire à Paul le sort qui l’attendait à Jérusalem. (Act. 21, 40, 44.)
XXX. Voici ce que les Prophètes ont dit des deux larrons au milieu desquels Jésus-Christ fut crucifié : Il fut confondu avec les scélérats. (Is. 53, 12.) Les deux hommes qui furent crucifiés à ses côtés étaient en effet deux scélérats. Mais un d’eux ne mourut pas dans le crime ; l’autre au contraire y persista jusqu’à la mort. Privé de la liberté de ses mains, il lançait de sa bouche impure des torrents de blasphèmes, à l’imitation de cette tourbe de Juifs qui, en hochant la tête, insultaient à Jésus-Christ, prenant à tâche, pour ainsi dire, de réaliser ces paroles du Prophète : Ils me regardèrent et secouèrent la tête de mépris. (Ps. 108, 28.) L’un de ces voleurs rivalisait d’outrages avec cette populace frénétique ; l’autre au contraire reprochait à son compagnon d’infortune son aveuglement et sa fureur. Il n’avait plus que quelques instants de vie(T), qui furent ceux d’une conversion sincère. C’est ainsi que mourant il reçut la vie, et fut le premier qui entra en possession de l’heureuse immortalité. Après avoir adressé à son compagnon des réprimandes pleines de charité, il se tourna vers le Sauveur, et ne lui dit que ces deux mots pleins de foi et de ferveur : « Souvenez-vous de mot, Seigneur. (Lc. 23, 42.) Car c’est moi qui en cette dernière extrémité m’adresse à vous. Abandonnez celui-là dont les yeux de l’âme sont irrévocablement fermés à la lumière. Mais, Seigneur, souvenez-vous de moi, et non de mes œuvres ; car c’est ce que je redoute. « Tout homme s’attache volontiers à son compagnon de