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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/39

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plus à redouter les embûches du serpent ; il est chassé du ciel ; il ne t’en chassera pas désormais. Je ne te dis pas, aujourd’hui tu seras mis à l’écart pour être jugé à temps et lieu. C’est aujourd’hui même que tu entreras avec moi en possession de la gloire. Prends courage, tu n’as plus à redouter cette épée flamboyante qui garde l’entrée du paradis. (Gen. 3, 24.) Elle s’abaisse en présence du Seigneur. » O faveur ineffable ! Abraham, le fidèle Abraham(V), n’est pas encore entré en possession du paradis, lui qui soupire depuis tant de siècles, non plus que Moïse et les Prophètes ; et un voleur insigne qui expire sur un gibet pour ses crimes, prend le pas sur eux. O prodige ! Ce qui a fait dire à Paul que là où il y avait eu abondance de péché, il y avait eu surabondance de grâce. (Rom. 5, 20.) Ceux-là qui ont supporté le poids du jour, n’ont pas encore reçu leur salaire ; et celui-ci qui n’est venu qu’aux derniers instants de la onzième heure est déjà payé.
Que personne ne murmure contre les décrets de l’éternelle et adorable justice du père de famille, qui vous a dit à vous et à moi : Mon ami, je ne vous fais pas de tort : n’ai-je pas le pouvoir de faire chez mot ce qui me plaît ? Ce larron eût bien voulu donner au Seigneur des preuves actives de sa conversion ; mais la mort l’a prévenu. Je ne crains pas le travail, disait-il ; il est malheureux pour moi de voir la fin du jour arriver, avant que j’aie mis la main à l’œuvre. Je suis venu, a dit le Seigneur, paître entre les lis, et dans mes jardins (Cant. 2, 2) ; j’ai trouvé