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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/60

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Epist. 31, 6.) Au reste ; S. Cyrille n’entend pas parler ici du ciel, mais du paradis qui sera le sujet de la note suivante.
(V). pag. 37.— Abraham, le fidèle Abraham n’est pas encore entré.
Les opinions touchant le paradis où fut introduit le bon larron ont été parmi les théologiens anciens et modernes très-variées. S. Cyrille paraît avoir suivi l’opinion dominante de son temps et qui paraît la plus vraisemblable, c’est-à-dire, que Jésus-Christ s’introduisit dans le paradis d’où Adam avait été chassé et où on place Hénoch et Élie. (Vid. Catéch. xiv, 10.) Quant à ce qu’il dit qu’il y est entré avant les Patriarches et les Prophètes, c’est encore une opinion qui lui est commune, comme nous l’avons vu ci-dessus, avec beaucoup de Pères grecs et latins. Mais si Jésus-Christ, dont la mort fut antérieure de quelques heures à celle du larron, délivra de suite les Patriarches et les Prophètes, comme c’est probable, le larron ne serait entré en paradis qu’après eux.
L’Évangile de l’enfance de Jésus qui est un livre apocryphe, très ancien, raconté que pendant la fuite du Sauveur en Égypte, l’enfant Jésus, la sainte Vierge et S. Joseph tombèrent dans une bande de voleurs qui étaient tous endormis, à l’exception de deux, dont l’un voulait tuer toute cette sainte famille, mais que l’autre l’en détourna, qu’alors Jésus enfant prédit qu’un jour ces deux voleurs seraient attachés à la croix à côté de lui, que l’un entrerait en paradis et l’autre irait en enfer. Le premier s’appelait Titus, et l’autre Damachus. Le faux Évangile de Nicodème les nomme Démas et Gertas. Une histoire persanne de la vie de Jésus-Christ leur donne les noms de Vicimus et Justinus. L’auteur du Florilegium attribué au vénérable Bède, les appelle Matha et Joca.
Plusieurs Pères (Hilar. de Trinitate, lib. x, in Psal. uxvi. Hier. Epist. xi11. August, lib. 1, cap. 9, de Anima) ont donné au bon larron le titre de martyr à cause du témoignage qu’il a rendu à la vérité dans un moment où elle paraissait presqu’abandonnée de tout le monde. Il fut baptisé dans son propre sang, et la mort qu’il souffrit dans un esprit de foi et de charité, lui mérita la grâce de la béatitude immédiates ment après sa mort.