dencés dont on eût désiré fixer par le crayon toutes les attitudes.
Comme témoignage de l’effet produit par Mme Récamier, je cite une conversation textuelle de Mme Regnault de Saint-Jean-d’Angély. Elles étaient contemporaines, et Mme Regnault, que distinguaient la parfaite délicatesse et régularité de ses traits, prisait très-haut sa propre beauté. Un jour donc, Mme Regnault, qui n’était plus jeune, parlait de sa figure et de celles des femmes de son temps, comme on parle d’un passé éloigné. Elle nomma Mme Récamier ; d’autres, assurait‑elle, avaient été plus vraiment belles, mais aucune ne produisait autant d’effet. « J’étais dans un salon, ajoutait-elle, j’y charmais et captivais tous les regards ; Mme Récamier arrivait : l’éclat de ses yeux, qui n’étaient pas pourtant très-grands, l’inconcevable blancheur de ses épaules, écrasaient tout, éclipsaient tout ; elle resplendissait. Au bout d’un moment, il est vrai, poursuivait Mme Regnault, les vrais amateurs me revenaient. »
Mme Récamier n’eut que deux fois en sa vie l’occasion de rencontrer Bonaparte. La première, ce fut en 1797, dans des circonstances qui lui avaient laissé une impression vive que je lui ai entendu rappeler. Je dirai plus tard sa seconde rencontre avec Napoléon.
Le 10 décembre 1797, le Directoire donna une