eut qu’un cri sur ce goût et ce luxe, dont on avait perdu l’habitude, et les récits en exagérèrent beaucoup la richesse.
Dans l’été de 1796, M. Réçamier avait loué d’une madame de Lévy le château de Clichy, tout meublé, et y avait établi sa jeune femme et sa belle-mère : lui-même venait y dîner tous les jours ; il n’y couchait presque jamais, ses goûts, ses habitudes et ses affaires s’accordant pour le rappeler à Paris. La très-courte distance qui sépare le village de Clichy de la capitale rendait cette combinaison facile ; aussi subsista-t-elle pendant plusieurs années. Mme Récamier s’installait à Clichy dès le commencement du printemps, et lorsque les théâtres rouverts se peuplèrent du monde élégant, elle se rendait après dîner à l’Opéra ou au Théâtre‑Français, où elle avait une loge à l’année, et revenait & la campagne après les représentations.
M. Récamier tenait à Clichy table, ouverte : le château était vaste ; le parc, admirablement planté, s’étendait jusqu’au bord de la Seine. Mme Récamier, qui avait un goût très-vif pour les fleurs et les parfums, y faisait entretenir avec soin des fleurs en grand nombre. Ce luxe charmant, devenu très-commun de nos jours, avait alors tout le prestige de la nouveauté.
Au printemps de 1799, Mme Récamier, déjà établie à Clichy, accepta l’invitation qui avait été