Page:Cyvoct - Souvenirs de madame Recamier.djvu/71

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quoi la paix m’a-t-elle livré à votre empire ! La paix !… elle est aujourd’hui dans nos familles, mais le trouble est dans mon cœur.......... ....................

« Je vous ai revue depuis. L’amour a semblé me sourire… assis sur un banc circulaire, seul avec vous j’ai parlé, j’ai cru entendre un soupir s’exhaler de votre sein ! Vaine illusion ! Revenu de mon erreur, j’ai vu l’indifférence au front tranquille assise entre nous deux… La passion qui me maîtrise s’exprimait dans mes discours, et les vôtres portaient l’aimable et cruelle empreinte de la plaisanterie.

« Ô Juliette ! la vie sans l’amour n’est qu’un long sommeil : la plus belle des femmes doit être sensible : heureux le mortel qui deviendra l’ami de votre cœur !… »

Après ce premier aveu de sa passion sous le voile fort transparent d’une composition littéraire, Lucien écrit en son propre nom et sans renoncer absolument à l’heureuse fiction qui voudrait faire de lui le Roméo de cette nouvelle Juliette.

Il s’exprime ainsi :


à juliette.

« Juliette, ce n’est plus Roméo, c’est moi qui vous écris.