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Napoléon, et la première et seule fois où elle échangea quelques paroles avec lui.

Mme Récamier avait une prédilection marquée pour le blanc : tous les gens qui l’ont connue savent qu’elle portait habituellement et en toute saison des robes blanches ; elle en variait l’étoffe, la forme, les ornements, mais prenait bien rarement d’autres couleurs. Jamais, dans le temps de sa grande fortune, elle ne porta de diamants ; elle possédait de très‑belles perles fines et s’en parait de préférence à tout autre bijou. On eût pu croire qu’elle trouvait une certaine satisfaction féminine à s’entourer de toutes les choses dont on vante l’éblouissante blancheur, afin de les effacer par l’éclat de son teint.

À la fête donnée par Lucien, elle était donc vêtue d’une robe de satin blanc, et portait un collier et des bracelets de perles.

Mme Lucien Bonaparte, souffrante ce jour-là, ne faisait point les honneurs du salon ; Mme Bacciocchi la remplaçait : c’était avec Caroline, depuis Mme Murat, la femme de la famille Bonfaparte avec laquelle Mme Récamier avait les rapports les plus fréquents.

Arrivée depuis quelques moments et assise à l’angle de la cheminée du salon. Mme Récamier aperçut debout devant cette même cheminée un homme dont les traits se trouvaient un peu dans la demi-teinte, et qu’elle prit pouf Joseph Bonaparte qu’elle rencon-