gouvé, Emmanuel Dupaty, et en outre tous les étranger de distinction.
Sans doute la position personnelle de M. Récamier, ses relations d’affaires étendues dans le monde entier, son caractère inoffensif et parfaitement indépendant, contribuaient à faire de sa maison une sorte de terrain neutre, sans couleur de parti, sans souvenir d’ancien régime (quoique les opinions de la famille fussent royalistes), sans hostilité ni rancune contre la révolution. À une époque ou les centres de réunion manquaient absolument, on trouvait chez M. Récamier un accueil cordial et bienveillant, une politesse exacte et égale. Sa brillante et jeune compagne ajoutait au luxe d’une grande fortune une élégance de mœurs, de langage, un parfum de vertu, de modestie et de bonne compagnie dont la tradition s’était interrompue et qu’on ressaisissait avec empressement.
Ce fut pendant cette même année de 1799 à 1800 que Mme Récamier connut Adrien et Mathieu de Montmorency. Les liens de goût et de profonde estime qui se formèrent entre ces trois personnes tinrent dans la vie de chacune d’elles une trop grande place pour que je ne croie pas devoir entrer dans quelques détails à leur sujet.
Messieurs de Montmorency rentraient l’un et l’autre de l’émigration ; ils étaient cousins germains, peu différents d’âge, et eurent, dès l’enfance, l’un pour l’autre la plus intime et la plus inaltérable amitié ;