Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/11

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tout le monde remonte en wagon, et le train file dans la direction de Mulhouse. Le pays que nous traversons est propre, riant et vivant ; la campagne est verte, mais d’une de ces verdures épaisses, grasses, humides, qui rappellent les admirables pâturages de la Suisse et de l’Écosse.

Ici, pas de chaumières. De gracieuses maisonnettes, couvertes de tuiles, perdues dans des bouquets de feuillage, tapissées d’arbres fruitiers, réjouissent la vue.

Les villages, très rapprochés les uns des autres, respirent l’aisance. Une grande partie des constructions et presque toutes les églises, remises à neuf, donnent un air de richesse au véritable jardin anglais que nous traversons.

Il n’y a pas de doute ; la campagne est plus animée ici qu’en France. A notre gauche, de nombreux bateaux remontent et descendent avec une grande activité le canal ombragé d’arbres séculaires. Ces bateaux sont, en majorité, chargés de bois, de poteries et de blocs de grès rouge, de ce beau grès dont sont bâtis la plupart des monuments de la région, entre autres la cathédrale de Strasbourg.

A droite, sur une chaussée qui serpente à travers les prairies, des machines routières à vapeur traînent de nombreux chariots, pesamment chargés, et ajoutent encore à l’animation du paysage. Pas un coin de cette campagne qui ne soit cultivé avec soin.

Après un arrêt de quelques minutes à Mulhouse,