Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/17

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Le monument en lui-même est d’une touchante et majestueuse simplicité :

Perdu dans la verdure, se détachant en blanc sur un fond de marbre noir, le tombeau forme le centre d’une colonnade, qui l’entoure de trois côtés. Sur le marbre noir une seule date gigantesque : 1870, dont les deux derniers chiffres paraissent à peine, cachés qu’ils sont sous une palme de martyr ; le tout surmonté d’une étoile.

S’il entre dans la politique allemande d’effacer la trace des souffrances que la conquête impose au peuple vaincu, d’un autre côté, tout ce qui peut inspirer à leurs nationaux la haine du Français, faire naître et développer chez eux le désir de la vengeance, est cultivé avec soin. Il est curieux de voir comment on apprend l’histoire à la jeunesse des écoles.

Louis XIV était un sacripant, entouré de gredins. Napoléon Ier ne valait guère mieux qu’un bandit de grand chemin, et ainsi de suite.

Mais, si les Allemands s’efforcent de faire oublier leurs violences, — les incendies allumés, les flots de sang versés, pour assurer leur conquête, — ils ont bien soin, au contraire, de conserver tout ce qui peut rappeler d’une façon douloureuse celles des Français, et brodent même avec une véritable mauvaise foi des légendes aussi fantaisistes que mensongères. Les armées françaises ont généralement été conduites par des chefs indignes, avides de pillage, et bien à