Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plaindre est le peuple dont l’imprévoyance ou la faiblesse peut attirer chez soi la présence d’un pareil fléau.

De ces légendes, créées à plaisir, je ne veux citer que deux. Il est facile, à quiconque veut s’en donner la peine, de remonter à la source des autres.

Tout le monde sait que l’électeur palatin Charles-Louis ayant donné sa fille en mariage à Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, le roi de France s’appuya sur cette union pour inviter l’électeur à joindre ses armes aux siennes dans la guerre qu’il faisait à l’empereur Léopold.

Charles-Louis ayant refusé, une armée française, commandée par Turenne, pénétra dans le Palatinat et saccagea la contrée.

C’était un triste événement, mais ces malheurs survenant à la suite de dissentiments de famille étaient ce qu’on est convenu d’appeler de bonne guerre.

Plus tard, à la mort de Charles, fils de Charles-Louis, qui ne laissait aucun héritier mâle, Louis XIV réclama une portion de l’héritage au nom de sa belle-sœur : autre dissentiment de famille, où les intérêts des souverains étaient seuls en jeu.

Après de longues négociations, la guerre éclata de nouveau. Mélac fut envoyé avec une armée dans le Palatinat ; le pillage et les dévastations recommencèrent.

Aussi a-t-on bien soin de montrer, à Heidelberg, aux nombreux visiteurs qui parcourent chaque jour les ruines imposantes du château féodal, les murs noircis