Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/50

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sa naissance, comme Prométhée l’était par le vautour attaché à son foie. Son nom terrible de Napoléon Bonaparte le pousse toujours en avant, malgré lui.

« Il croit voir l’ombre de son oncle qui lui tient l’épée

« dans les reins et lui crie sans cesse : Lève-toi et marche ! »

« L’impossibilité où il était de revoir légalement la France, qui ne peut pas lui en vouloir de la préférer au reste du monde, ne lui laisse d’autre issue que d’y rentrer à force ouverte. Il se fait Empereur par pis aller.

« S’il est vrai qu’après la révolution de Juillet il ait écrit au Roi pour réclamer la cessation d’un exil éternel qu’il n’avait encore point mérité, et l’honneur de servir comme officier dans les troupes françaises, il faut convenir qu’après un refus, sa position devenait affreuse, provocatrice et que dès lors elle est devenue atténuante.

« Mais cela dit — la reprise à Boulogne de la Parade de l’invasion armée de la France par un Empereur inconnu et sans mérite à la tête de ses valets joignait, après l’amnistie de Strasbourg, le mérite de l’ingratitude à celui de la démence la plus pitoyable. Tout ce que Louis-Napoléon a fait, écrit et dit à Boulogne porte le cachet de cet enfantillage vaniteux, de cette présomption creuse et aveugle qui prend la forme pour la réalité, les paragraphes d’ordre du jour pour des paroles de quelque valeur, et des étalages sur un papier docile