Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/51

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de chevaux imaginaires pour des moyens réels d’action. Parce qu’il a imité l’épiderme de l’Empereur, ses gestes, ses phrases, il a cru avoir absorbé l’essence intime de son génie dominateur. Il a joué à l’Empire comme une petite fille à la madame.

« Ce double caractère d’agent aveugle d’une espèce de gravitation morale et de personnage d’une comédie sans réalité aucune, me l’a montré parfaitement conforme au jeune homme que j’avais connu sans moyens énergiques et sans pensées profondes, mais capable de tirer de ses études et de sa vie d’apprenti soldat une couche d’idées superficielles et pour ainsi dire mécaniques qu’il prend pour le résumé sérieux et fécond de ces mêmes études, et qui lui cachent le vide absolu de sa tête.

« Il était fait plus qu’un autre pour que des flatteurs intéressés pussent lui faire croire sérieusement que dans son talent à fixer sur le papier des chiffres de solde et d’indemnité, à ordonner des levées de chevaux et leur distribution, en un mot à faire ce petit ménage matériel de l’homme puissant, il aurait un levier suffisant pour remuer le monde. Il ressemble à un cuisinier qui croirait qu’il lui suffit de compter ses casseroles, de les mettre en ordre, de les rendre brillantes pour bien nourrir ceux dont il tient à mériter l’approbation.

« Ils n’oublient tous deux que le feu, le seul principe de la vie comme de la gloire.

« Maintenant je ne voudrais pas terminer cet aperçu