Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/61

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arrière, sur les voies transversales qui coupent les avenues dont nous venons de parler, s’élèvent de charmantes maisons, moitié hôtels, moitié cottages, rappelant les habitations qui environnent, Hambourg, Paris et Londres.

Le terrain qui, il y a dix-huit ans, avant la guerre, valait en moyenne 2 francs le mètre, se paye aujourd’hui 40, 60, et même 80 francs.

Non loin de là s’achève la construction d’un majestueux palais impérial.

Les Allemands, tant pour ce palais que pour les autres travaux de quelque importance, n’ont pas su, en y faisant participer tous les corps de métiers strasbourgeois, se concilier les sympathies de la classe ouvrière.

En effet, malgré tout ce que l’on a dit, écrit, voulu faire croire, les classes aisées sont restées françaises de cœur. Il tombe sous le sens que quelques familles font exception à la règle ; mais je parle de la majorité. Quant aux classes pauvres, ces masses vivant au jour le jour d’un travail manuel, pour lesquelles la question du pain quotidien prime toutes les autres, et que le conquérant peut plus facilement se rallier, on n’a rien fait pour se les attacher — au contraire.

Rien n’était pourtant plus simple, puisqu’il entrait dans la politique allemande de reconstruire les fortifications de Strasbourg, d’agrandir, d’enrichir la ville, que de créer de nombreux chantiers, permettant à