Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/62

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toutes les industries de s’exercer, et à l’ouvrier de gagner un peu plus facilement sa vie que du temps des Français. Tout le problème était là. Il n’en a pas été ainsi : les travaux ont été concédés à des entrepreneurs allemands, s’engageant, par contrat, à ne faire travailler que des Allemands et à n’employer que des matériaux tirés d’Allemagne. C’était aller au-devant de l’exécration et la rendre légitime.

Les travaux de terrassement furent concédés à des entrepreneurs, toujours Allemands, mais qui eurent la latitude d’employer, avec leurs compatriotes, des… Italiens.

L’ouvrier italien, sobre, docile, bon travailleur, n’ayant qu’un défaut, celui de faire un peu trop vivement intervenir son couteau, comme argument dans une discussion, — fait plus d’ouvrage et à meilleur compte que les Français et les Allemands. Il n’est pas socialement assez avancé pour avoir saisi tous les avantages des grèves périodiques, augmentant le salaire et diminuant le travail.

Je n’ai du reste pas à faire l’éloge des terrassiers italiens, trop appréciés, au dire de nos ouvriers français, par les entrepreneurs de l’État et les compagnies de chemins de fer.

Tous les ouvriers travaillant au palais impérial sont donc Allemands. Non seulement toute l’armature en fer de la toiture, les tuiles elles-mêmes qui sont de ce métal, viennent d’Allemagne, ainsi que les boiseries,