Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/63

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mais les blocs de pierre eux-mêmes sont tirés des carrières de la Bavière Rhénane. En un mot, à part quelques sculptures, qu’on a été forcé de demander à des artistes strasbourgeois, ces travaux n’ont profité en quoi que ce soit aux architectes, entrepreneurs et ouvriers de Strasbourg.

Ce palais, masse énorme, couronnée des armes de l’Allemagne, restera comme un témoignage du peu de souci qu’ont eu les vainqueurs de la population ruinée par leur bombardement.

Que leur importe d’être aimés ? Les nombreux forts qui entourent la ville, leur puissante artillerie, l’agrandissement des remparts, les millions dépensés en travaux gigantesques de défense, témoignent de la volonté fermement établie de garder, malgré les difficultés politiques qui pourraient surgir, malgré l’affection ou la haine des habitants, l’Alsace dont Strasbourg est le cœur, et qu’ils ont revêtue d’une cuirasse d’airain.


Les bâtiments de l’arsenal couvrent une vaste étendue de terrain. Séparés par la rue, s’élèvent des baraquements pour les chevaux et le matériel du train.

L’esprit militaire est si développé en Allemagne, et la possibilité d’une guerre quelconque est toujours tellement présente à l’esprit, qu’on est prêt, dans les arsenaux, comme si elle devait éclater demain.

A Strasbourg, le matériel du corps d’armée est au grand complet, les obus sont chargés, paquetés,