Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/91

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gouverneur d’un prince impérial, son professeur en art militaire, et quand on a fait un plan, on n’est pas fâché de l’exécuter soi-même.

Frossard fut donc chargé d’attaquer Sarrebrück avec son corps d’armée, le 2e. Il est vrai que, comme il importait d’éviter un échec, on le fit soutenir par le 3e et le 4e corps.

Malheureusement ce plan si ancien, si bien mûri, réputé si parfait, était vicieux, et son auteur montra dans la conduite de cette expédition une incapacité telle que l’opération échoua complètement.

C’était commencer par un insuccès, et par un insuccès honteux ; car, à cette époque, 2 août, Sarrebrück n’était défendu que par la petite garnison du pied de paix, et pas une seule fraction de l’armée allemande n’y était encore arrivée.

Cet échec produisit l’effet le plus désastreux. Jamais l’armée ne s’est relevée de ce premier coup, dont l’Empereur, plus profondément que tout autre, avait senti la gravité.

Sarrebrück, défendu seulement par une garnison de 1 500 hommes, attaqué par trois corps d’armée !

Cet insuccès, qui eut sur toute la campagne l’influence la plus néfaste, porta le trouble et l’angoisse dans le cœur de l’Empereur et de son entourage intime.

Comment Frossard, si sûr de lui-même, Frossard, à qui il avait confié ce qu’il avait de plus cher au