Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

détails de nature à jeter une vive lumière sur l’ensemble du tableau ; demander à l’expérience la solidarité qui s’établit entre les actions de la vie et les illusions de sommeil ; ce thème offre déjà par lui-même un assez remarquable intérêt ; mais s’il venait à ressortir de cette étude la preuve que la volonté n’est point sans action sur les nombreuses péripéties de notre existence imaginaire, que l’on peut guider parfois les illusions du rêve comme les événements du jour, qu’il n’est pas impossible de rappeler quelque vision magique, ainsi qu’on revient dans la vie réelle à quelque site affectionné, cette perspective mériterait sans doute une attention particulière ; l’intérêt prendrait un caractère qu’on ne lui soupçonnait pas tout d’abord.

Les rêves ne sont-ils pas la tierce partie de notre existence ? Pour ceux qui cherchent, le phénomène du rêve n’est-il pas étroitement lié à ce grand mystère de la dualité psycho-corporelle, qu’on ne se lassera jamais de sonder ? Parmi ceux qui se sentent vivre, enfin, en est-il un qui ne garde, au moins vaguement, le souvenir de quelque vision enchanteresse, ayant laissé dans sa mémoire une douce et ineffaçable impression ?

Comme l’imagination crée de délicieuses féeries, alors qu’elle règne en absolue souveraine, affranchie de tout ce que la vie positive a d’exigences et