Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/100

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les illusions de nos rêves que l’expérience pratique nous signale comme en étant vraisemblablement la cause ou la conséquence.

Énumérant d’abord et analysant les théories de plusieurs physiologistes sur les causes du sommeil, Montfalcon avoue qu’elles ne lui ont absolument rien appris. Il ignore toujours, dit-il, la cause de cette loi fondamentale qui soumet la vie des animaux à deux manières d’être, la veille et le sommeil. Ce ne seront donc pas les causes de cette loi, mais ses conséquences pratiques, qu’il s’agira d’étudier.

La vie, chez tous les animaux, présente deux manières d’être : la veille, pendant laquelle toutes les fonctions s’exécutent librement et avec régularité ; le sommeil, dont le caractère spécial est l’inaction plus ou moins complète et plus ou moins durable de celles de ces fonctions qui mettent l’animal en relation avec les objets extérieurs. On ne peut pas dire cependant avec quelques physiologistes qu’il vit moins pendant qu’il dort, qu’il est réduit alors à une existence moins compliquée, car d’une part les organes des sens et des facultés intellectuelles, les muscles des mouvements volontaires ne dorment point tous ; de l’autre, l’énergie d’action de plusieurs organes de la vie est manifestement augmentée, et d’autres fonctions ont éprouvé des modifications sensibles.