Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/101

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Le sommeil, loi fondamentale qui régit tous les animaux, est un état essentiellement actif.

Motus in somno intra vergunt, avait dit jadis Hippocrate, en remarquant que pendant le sommeil les parties extérieures du corps sont plus froides et les internes plus chaudes que pendant la veille. Somnus nil aliud est quam receptio spiritus vivi in sese, écrivait Bacon de nos jours. A l’appui de cette manière d’envisager le sommeil, Montfalcon cite l’opinion conforme de nombreux auteurs. « Il est bien constaté par tous les médecins, répète-t-il, que le travail des organes de la vie intérieure est considérablement augmenté durant le sommeil, puisque toutes les fractures, luxations, etc., se guérissent plus vite sous l’influence de son action.

« Le corps s’épuise peu tandis que l’homme dort ; il vit pour lui-même, étranger à tout ce qui l’environne. Sans le sommeil l’homme ne pourrait vivre longtemps, car son cerveau, ses sens, ses muscles, n’ont pas comme ses viscères et tous les organes de la vie intérieure le privilège inexplicable de ne jamais se fatiguer.

« Tandis que les organes de la vie de relation sont frappés d’une sorte de paralysie, ceux de la vie intérieure non seulement continuent d’agir, mais encore jouissent en général d’une grande énergie.