Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/106

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d’un ruisseau, d’un discours prononcé sur un ton qui ne change pas, de l’aspect d’un champ de blé que le vent fait onduler [1], etc., comme de causes efficientes propres à inviter au sommeil, Barthez observe que ces bruits ou ces spectacles détournent notre attention de tous les autres objets, tandis que par leur répétition continuelle ils nous deviennent eux-mêmes familiers, de telle sorte que nous cessons par degré de donner notre attention à rien et que le sommeil s’ensuit.

Bien qu’il n’aille pas plus avant et qu’il se borne à jeter cette assertion sans nous indiquer le pourquoi, Barthez me paraît toucher très juste, et voilà comment, selon moi, le fait doit être commenté :

La transition de la veille au sommeil est toujours caractérisée par un moment plus ou moins long de rêvasserie, durant lequel les idées et les réminiscences s’enchaînent et se déroulent spontanément, suivant leurs lois d’association. Il est donc évidemment nécessaire que l’attention soit momentanément suspendue, afin que cette rêvasserie puisse avoir lieu.

Lorsque nous sommes agités, en nous couchant, par quelque préoccupation pénible ou par l’attente

  1. Toutes choses qui, soit dit en passant, me sembleraient mieux classées dans le 1° (circumfusa).