Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/119

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casiers par l’association des idées, et nous jugeons du temps écoulé d’après celui qu’il nous aurait fallu pour exécuter réellement tout ce que nous n’avons fait que penser.

Viennent ensuite quelques considérations sur l’association des idées qui me paraissent mériter d’être reproduites intégralement :

« Chacune des idées de l’homme dont l’intelligence est parvenue à un certain degré de développement ne s’est pas établie séparément dans son esprit ; elle y est entrée avec plusieurs autres idées qui s’y rattachent par leur analogie, par leur coexistence, et par toute espèce de relations. Lorsque l’une de ces idées se présente de nouveau, elle en rappelle nécessairement plusieurs autres, avec une vivacité, un entraînement que les esprits médiocres ne savent pas toujours maîtriser. On dirait que l’intelligence entraînée par chaque idée nouvelle qui la frappe, se jette comme dans une espèce de sillon, qui la conduit involontairement dans plusieurs autres. C’est ainsi que le simple son ou l’idée d’une cloche pourra faire naître tout à coup, tantôt l’idée du triste appareil d’un convoi funèbre, tantôt l’idée d’une solennité religieuse ou l’image d’une pompe conjugale, selon l’état présent de notre sensibilité et la manière dont toutes ces choses se sont enchaînées dans notre esprit ; c’est là ce que l’on appelle la liaison ou