Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

permet de réunir la direction réfléchie et dirigeante de l’un à l’extrême lucidité concentrée de l’autre. Il en résulte, simultanément, une logique d’investigations et une finesse de perceptions que ne sauraient jamais posséder à la fois ni l’homme endormi ni l’homme éveillé. De là une perspicacité extraordinaire, soit pour découvrir le siège et la nature de certaines lésions internes encore inappréciables à l’état de veille, soit pour prévoir par voie d’inductions et à l’aide de raisonnements instinctifs d’une grande justesse, certains événements futurs qui existent déjà pour ainsi dire en germe, et dont l’accomplissement ne sera que le développement d’une série de faits conséquents les uns des autres. Mais, au point de vue pathologique, pour que cette lucidité soit rationnelle et sérieuse, il est bien entendu que le dormeur devra l’exercer sur son propre organisme et non sur celui d’autrui, auquel cas je n’y aurais plus la moindre confiance. Je n’aborderai point, du reste, la discussion de ce genre de faits ; elle me conduirait en dehors du domaine de mes observations personnelles, dans lequel je désire me renfermer.

Nous avons vu plus haut que Moreau (de la Sarthe) entendait faire des hallucinations un phénomène à part. Celles qu’il attribue aux cataleptiques lui suggèrent l’idée d’une nouvelle distinction physiologique. Pour moi qui n’étudierai