Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

point ces états anormaux dans leur cause morbide, prenant seulement le mot hallucination dans le sens générique de toute illusion qui ne procède pas du sommeil naturel, je me contenterai de remarquer que ce phénomène ne diffère nullement dans ses résultats du rêve ordinaire, s’il est comme lui la représentation aux yeux de l’esprit de l’objet qui occupe la pensée, alors qu’il y a isolement complet du monde extérieur.

La différence entre l’hallucination et le rêve pourra donc exister dans les conditions physiques qui préparent la vision, mais non point dans le caractère de cette vision considéré en lui-même. Que ce soit le sommeil naturel qui, par l’engourdissement du corps, nous fasse perdre le sentiment de la réalité ambiante et permette à l’esprit de concentrer sur une idée toute sa puissance imaginative, ou bien que le même effet soit amené par quelque perturbation matérielle de notre organisme, le résultat final n’en sera pas moins identique. Il faut la suppression de toute lumière du dehors pour que les tableaux de la lanterne magique se montrent nets et colorés sur le rideau où leur image se projette ; mais que cette condition se trouve remplie par le retour de la nuit naturelle, ou bien par une clôture hermétique en plein jour, le caractère du phénomène n’est aucunement modifié pour cela.

Esquirol n’hésite pas à écrire : « Les prétendues