Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/143

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sensations des hallucinés sont les images de leurs idées, reproduites par la mémoire, associées par l’imagination et personnifiées par l’habitude. L’homme rêve alors tout éveillé. »

C’est aussi l’opinion de MM. Roubaud-Luce et Fodéré.

Nous arrivons aux contemporains, dont je n’ai point la prétention de passer tous les écrits en revue, d’autant qu’on y rencontre bien rarement des considérations nouvelles, au point de vue surtout de l’analyse raisonnée des phénomènes du rêve. Maine de Biran s’est fait l’adversaire de Jouffroy. M. Lélut s’est attaché à tenir la balance entre ces deux auteurs. Rattier émet à peu près les mêmes idées que Dugald-Stewart, combattant l’opinion de la suspension de l’attention professée par Moreau (de la Sarthe), à laquelle il oppose cet argument :

« Le sommeil ne suspend pas l’activité de l’âme, mais seulement l’empire de la volonté, soit sur les organes corporels, soit sur l’ordre et le cours de nos pensées : l’esprit conservant même la faculté de donner son attention aux suites d’idées ou de conceptions qui se succèdent en lui, puisque autrement il serait impossible d’expliquer comment l’âme, au moment du réveil, conserve le souvenir de ses songes, car il est bien certain que nous ne nous rappelons et que nous ne pouvons nous rappeler