Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/166

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France. Si, dans une partie quelconque de notre corps, les nerfs de la sensibilité pouvaient seuls perdre pour un temps leur propriété conductrice par l’effet d’une ligature ou de la paralysie, le premier cas se trouverait réalisé, l’âme commanderait au membre sans en recevoir aucune impression ; elle souffrirait au contraire de sa maladie sans avoir la puissance de le mouvoir, si, les nerfs de la sensibilité intacts, ceux de la locomotion étaient liés ou engourdis. »

Je serai loin de tomber d’accord avec M. Lemoine quant à l’usage qu’il entendra faire de cette ingénieuse comparaison pour expliquer la production des songes ; mais elle nous donne si bien la clef de sa théorie que je la cite in extenso très volontiers.

« Lorsque les organes des sens, ouverts et vigilants, entretiennent la communication libre entre le monde extérieur et nous, les objets du dehors impriment aux nerfs de la sensibilité, à ceux de la vue, de l’ouïe, du toucher et de tous les organes des sens des mouvements de quelque nature qu’ils soient, qui, à leur tour, excitent en notre âme des sensations et des idées sur la cause desquelles nous portons aussi des jugements. La plupart du temps, ces jugements sont vrais, ces idées sont justes, ces sensations sont rapportées par nous à leur cause véritable ;