Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/165

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système nerveux sont comme un foyer d’électricité, d’où partent en tout sens les rayons conducteurs, du dedans au dehors, du centre aux extrémités, où aboutissent aussi d’autres rayons qui convergent du dehors au dedans, des extrémités au centre, en un mot comme le double système de va-et-vient d’un télégraphe électrique. La double machine fonctionne de Paris à toutes les villes frontières et de celles-ci à la capitale.

« Il en est vraiment ainsi du cerveau et des cordons nerveux. Les nerfs de la locomotion sont les fils qui rayonnent, ceux de la sensibilité les fils qui convergent ; le cerveau est la batterie et le cadran ; l’âme, libre et intelligente, est l’employé au télégraphe, qui envoie les ordres et reçoit les dépêches. Tout va bien quand la machine est en bon état, quand les fils conduisent convenablement l’électricité que la batterie dégage. Mais supposons que les fils qui rayonnent du centre cessent d’être conducteurs parce qu’ils sont coupés ou mis en communication avec le sol, Paris ne cesse pas de recevoir les nouvelles de ses provinces, celles-ci ne reçoivent plus de la capitale aucune dépêche. Supposons, au contraire, que les rayons divergents soient intacts, et la communication des fils convergents détruits, Paris commande, les provinces reçoivent ses ordres ; c’est au tour de la capitale à demeurer étrangère au reste de la