Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/169

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donc autre chose qu’un de ces mouvements aveugles des organes intestins imperceptibles pendant la veille, mais qui devient sensible au milieu du silence du monde extérieur, devenu étranger pour nous ; à chaque instant, de nouveaux ébranlements fournissent ensuite les matériaux de nouvelles illusions. » (Page 106.)

Ce système peu spiritualiste conduit l’auteur à décider que les phénomènes de la folie, du délire, etc., ont la plus grande analogie avec celui du rêve, puisqu’ils résultent uniformément, selon lui, de fausses perceptions transmises mécaniquement au cerveau par des fibres malades.

Deux objections bien simples, mais assez difficiles à écarter, me paraissent surgir d’abord à rencontre de cette façon d’expliquer tous les phénomènes du rêve et de la folie par un ébranlement morbide des nerfs de la sensibilité sur un point quelconque de leur parcours.

En premier lieu, c’est que le rêve, comme l’hallucination de l’homme éveillé, présente souvent des images dont il serait difficile d’expliquer l’étrangeté par des sensations analogues empruntées à l’état de veille ou de raison.

Ensuite, c’est qu’une hallucination du dormeur ou de l’insensé ne se borne presque jamais à une erreur de la vue, de l’ouïe ou du toucher isolément. Elle est presque toujours complexe, en rêve