Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/175

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organes intérieurs, le foie, l’estomac, le système génital, elle produira les songes affectifs, le cauchemar ; dans les extrémités cérébrales des sens internes, optique, acoustique, les visions ; dans les profondeurs du cerveau, les songes intellectuels, aussi rares que précieux ; enfin, concentrée dans une division du cerveau ou dans l’organe interne qui lui correspond, elle produit tous les prétendus miracles du somnambulisme. Voilà qui est assurément fort ingénieux, mais de preuves à l’appui pas la moindre.

Moins systématique, M. Lemoine écrit cependant qu’« un grand nombre de nos songes, dont nous ne pouvons expliquer le sujet ni la suite, deviendraient clairs à nos yeux si nous savions quels bruits, quels phénomènes extérieurs ont pu exciter faiblement nos organes endormis, que tous deviendraient sûrement plus intelligibles que bien des pensées de la veille, si nous pouvions savoir la suite des mouvements infiniment petits qui se sont accomplis dans les profondeurs de l’encéphale ». Il cite alors les exemples si connus de la boule d’eau chaude placée aux pieds d’un dormeur, lui faisant croire qu’il se promène sur le Vésuve ; du bonnet de nuit trop serré qui fait rêver à un autre qu’il est scalpé par des sauvages, etc., Enfin, ce désir de tout expliquer par des causes physiques conduit un écrivain ordinairement