Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/177

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plus positives, je suis loin d’accorder aux causes organiques une aussi large influence sur l’origine et sur la marche de tous nos rêves. Assurément, il arrivera parfois que des impressions du dehors ou des mouvements intestins viendront en modifier le cours, soit en y introduisant divers éléments d’incohérence, soit en brisant subitement la trame du rêve ; mais ce fait sera l’exception au lieu d’être la règle constante, et chaque fois d’ailleurs qu’il se produira, ce sera, suivant moi, par quelque cause directe, efficiente et réelle, telle qu’une piqûre, un bruit fortuit, une souffrance interne, et non par ces prétendus ébranlements spontanés de fibres auxquels je ne vois nulle raison d’ajouter foi.

Par l’analyse que je donnerai de plusieurs rêves, j’essaierai de prouver que l’association des idées préside seule, en général, à la marche du rêve. Elle suffit pour enfanter ces anomalies étranges, ces bizarreries et ces incohérences, qui semblent inexplicables à M. Lemoine sans l’intervention de tous les petits moyens théoriques dont il se plaît à faire jouer le mécanisme dans les profondeurs de notre cerveau.

Aux premières pages de cette étude, j’ai comparé les innombrables souvenirs accumulés dans les arcanes de notre mémoire à ces énormes séries de clichés dont les photographes en renom ont de grandes armoires pleines. Pour la création de