Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/178

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chacun de ces clichés, certaines conditions, certaines opérations ont été nécessaires ; il a fallu notamment la présence devant l’objectif d’un objet réel placé dans des conditions de lumière et de distance qui aient permis d’en obtenir bien nettement ce qu’on appelle le négatif. Les procédés employés pour tirer des épreuves seront ensuite tout différents de ceux qui ont été mis en œuvre pour la formation des clichés. Or, cet ordre de faits n’est peut-être pas sans analogie avec ce que nous pouvons observer à l’égard des impressions conservées par notre mémoire. De même que les procédés à l’aide desquels on fait passer les images du cliché sur le papier sont tout différents de ceux qui ont servi à créer ce cliché négatif, de même l’opération intellectuelle par laquelle l’esprit retrouve une impression dans la mémoire est tout à fait distincte de celle au moyen de laquelle fut gravé son cliché-souvenir. D’où j’arrive à cette conclusion, qu’à part son inconvénient d’être purement arbitraire, la théorie des ébranlements de fibres de M. Lemoine aurait encore le tort de nous engager dans une voie fausse, en voulant établir, entre le mécanisme psychologique du souvenir et celui de la perception directe, une similitude qui n’existe pas.

Si nous poursuivons la comparaison des clichés et des souvenirs, je ferai cette remarque encore : II