Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/18

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qu’il était[1], j’eusse été toujours arrêté, comme je l’ai déjà exposé, par l’impossibilité d’esquisser le plan complet d’un édifice dont quelques parties seulement se dessinaient clairement à mon esprit.

J’attendis toutefois avec impatience la publication du mémoire couronné. Je le lus avec avidité, et ce fut un mélange de regrets et de satisfaction pour moi que d’y trouver plusieurs faits expliqués comme je les avais compris moi-même, décrits d’ailleurs plus éloquemment que je n’aurais pu le tenter. Mais il me sembla reconnaître que M. Lemoine avait eu précisément à lutter contre ce grand obstacle qui m’avait effrayé ; à savoir, l’obligation d’accommoder son sujet aux exigences d’un

  1. Le sujet mis au concours était ainsi exposé :

    « Du sommeil au point de vue psychologique.

    « Quelles sont les facultés de l'âme qui subsistent ou qui sont suspendues, ou considérablement modifiées dans le sommeil ?

    « Quelle différence essentielle y a-t-il entre rêver et penser ?

    « Les concurrents comprendront dans leurs recherches le somnanbulisme et ses différentes espèces.

    « Dans le somnambulisme naturel y a-t-il conscience et identité personnelle ?

    « Le somnambulisme artificiel est-il un fait ?

    « Si c'est un fait, l’étudier et le décrire dans ses phénomènes les moins contestables, reconnaître celles de nos facultés qui y sont engagées et essayer de donner de cet état de l’âme une théorie, selon les règles d'une saine méthode philosophique.