Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sont toujours d’une netteté et d’une égalité de perception en rapport avec leur valeur relative ; tandis qu’à l’état de rêve, il est très rare, au contraire, qu’un ensemble d’illusions se présente avec un égal degré de lucidité.

La raison très simple en est le plus souvent dans l’inégalité de perfection des souvenirs que l’association des idées a réunis capricieusement pour en former un tableau unique. Le tissu du rêve ressemble alors à quelque tenture dans laquelle on aurait fait entrer des morceaux de tapisseries usées ou passées, cousus bord à bord avec d’autres morceaux d’une éclatante fraîcheur.

Quant à cette inégalité dans la perfection des souvenirs, elle procède de causes très nombreuses. Les unes, d’un ordre général, tiennent uniquement à ce fait déjà consigné que nous conservons des impressions plus ou moins vives de toute chose suivant que nous avons porté plus ou moins d’attention à la perception première, ou que nous avons été impressionnés dans des circonstances plus ou moins exceptionnelles. D’autres, que j’appellerai volontiers d’ordre relatif, par rapport à leur action particulière sur les phénomènes des songes, mériteront qu’on leur accorde ici quelques développements.

J’ai cité cet exemple de la figure d’un vieux mendiant qui m’apparut plusieurs fois, en rêve, toujours