Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/197

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passés de notre vie et comme une seconde représentation de scènes précédemment mises en action. Presque toujours, au contraire, et surtout dans les rêves les plus lucides, nous croyons voir des choses toutes différentes de la réalité accomplie, nous croyons assister à la réalisation de ce que nous supposons qui pourrait advenir. Ceux qui se rendent à cette évidence, tout en voulant réserver une part aux petits vaisseaux du cerveau, déclarent que si ce n’est pas toujours la série des mouvements organiques nui règle le cours des idées, le mouvement des idées n’en occasionne pas moins dans les fibres cérébrales des ébranlements solidaires, indispensables aux conventions d’une bonne physiologie. Il y aurait donc tantôt mouvement organique qui susciterait une pensée, tantôt initiative de l’esprit qui mettrait en avant la pensée, laquelle provoquerait aussitôt le petit mouvement de fibres, son acolyte. Il est clair que l’esprit qui a le pouvoir de faire mouvoir mon bras sur un ordre de ma volonté aura bien aussi celui d’imprimer un certain mouvement à l’organe, s’il faut que l’organe soit ébranlé de telle ou telle façon, quand telle ou telle pensée s’éveille ; mais du moment qu’on admettra quelquefois l’initiative intellectuelle, où sera la nécessité d’en restreindre l’action ? à quoi bon ces stériles discussions sur des faits dont la vérification