Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/205

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l’avait remarqué, des maux d’une vivacité extrême, comme l’odontalgie, par exemple, laissent le plus ordinairement toute liberté à l’association des idées, si le sommeil a pu l’emporter sur la douleur. Cette douleur est-elle persistante ? amène-t-elle enfin des rêves auxquels elle se trouve mêlée ? il est rare que ce soit dès la première nuit où l’on en souffre, ce qui semblerait indiquer que c’est moins la douleur elle-même qui agit alors sur le rêve, que le souvenir de cette douleur ressentie déjà depuis quelques jours, lequel souvenir s’est marié déjà avec beaucoup d’autres et peut être ramené plus fréquemment par l’association des idées.

M. Lemoine fait cette remarque ingénieuse que « la sensation des objets extérieurs est rare pendant le sommeil et généralement confuse, que si elle était plus fréquente et plus claire, elle dissiperait l’engourdissement des organes. Elle n’est vraiment bien vive, ajoute-t-il, que lorsque les sensations véritables qui naissent en notre âme peuvent entrer dans le cadre de notre rêve, sans nous rappeler à la réalité ». Mais il raisonne sans tenir compte des phénomènes de la rétrospection [1], que ni lui, ni ses devanciers n’ont observée.

Après cette question de l’influence des organes

  1. Observ. Pratiques.