Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/219

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mémoire, ou mémoire Imaginative si l’on veut, cette faculté qui consiste uniquement à se rappeler le souvenir des objets tels qu’ils furent perçus, réservant le nom d’imagination à cette autre faculté distincte de combiner mentalement, d’une façon nouvelle, les matériaux fournis par la mémoire, de manière à en former aux yeux de l’esprit comme à ses oreilles (si l’on peut user de cette figure) des images qu’il n’a jamais réellement vues, des airs qu’il n’a jamais réellement entendus, des créations, en un mot, en tant que l’homme puisse créer.

D’autre part, on aura ici l’occasion de constater encore recueil de ces raisonnements purement théoriques, dont le moindre inconvénient est de ne conduire à rien de certain. Qui m’indiquera jamais si l’hallucination est organique ou intellectuelle ? Comment saurai-je jamais, d’une manière positive, qu’une image (fantôme ou autre objet) aura surgi sans qu’il y ait aucune raison, tirée même de l’association de mes idées, qui puisse en avoir suscité l’apparition ? Et si l’image de ce fantôme qui m’apparaît est telle que jamais semblable figure n’avait affecté mes sens, comment peut-il préexister dans mon cerveau un certain mouvement qui en soit le signe particulier ? Comment l’ébranlement de quelque fibre peut-il rappeler une idée qui n’existait pas encore ?

Je ne saurais trop le redire, vouloir ainsi toucher