Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/220

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du doigt ces mystères insolubles de l’union psycho-corporelle, ces relations intimes de l’âme et de la matière, me paraît la plus aride de toutes les méthodes : elle ne peut enfanter que de vaines suppositions ; elle n’a que le doute en perspective...

Si nous revenons du reste à l’opinion de M. Lemoine, en la dégageant de sa partie spéculative, en substituant, par exemple, à la théorie arbitraire des fibres agents ou instruments de la pensée, le simple aveu de ce fait incontesté que tantôt l’initiative des rêves est due à l’association spontanée des idées (qu’elle soit active ou passive [1]), et tantôt à diverses causes physiques, externes ou internes, qui viennent impressionner le dormeur, nous arriverons sur ce point à une parfaite conformité de vues ; nous conviendrons ensemble que tous nos rêves émanent nécessairement de ces deux principes.

A vrai dire, il n’est peut-être aucun rêve dont la trame appartienne à l’un ou à l’autre exclusivement. Un rêve qui procéderait de la seule association des idées, sans aucune interruption d’aucune sorte, serait la conséquence d’une telle perfection dans l’équilibre du corps humain, en même temps que d’un calme si absolu dans le monde ambiant, que s’il est aisé d’imaginer cet

  1. Voir ci-dessus, page 192.