Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/224

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énergiquement de mon côté, car elle est absolument contraire aux résultats de mon expérience. Voici donc ce qu’il avance :

« L’attention est impossible dans le sommeil qui suspend la volonté [1] . De quelque souplesse, de quelque fidélité que la mémoire fasse preuve dans le sommeil, je ne puis volontairement poursuivre un souvenir qui m’échappe, je ne puis choisir parmi les visions de mes songes une image où je fixe ma vue, parmi les idées qui se succèdent dans mon esprit, celle qui m’agrée pour l’analyser. »

Autant d’affirmations, autant d’erreurs positives, prouvant que l’auteur n’a traité cette question qu’en théorie, et non point d’après une méthode observatrice.

L’attention peut continuer de s’exercer pendant le sommeil, et cela par l’action d’une volonté non suspendue.

On peut s’accoutumer promptement à choisir, parmi les visions et les idées qui se succèdent en songe, celles que l’on veut fixer, retenir, analyser, ou éclaircir. Ce résultat nécessite parfois un certain effort de l’esprit qui ne s’obtient pas sans une

  1. On pourrait croire à première vue que M. Lemoine admet peut-être un sommeil suspendant la volonté, et un autre ne la suspendant pas ; mais il résulte clairement des développements qui accompagnent ce fragment, que cette phrase doit être entendue ici d’une manière absolue.