Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/235

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Un fait psychologique que j’ai cru pouvoir consigner déjà dans la première partie de ce volume [1], en l’appuyant sur mes observations personnelles, à savoir que l’imagination sait donner, en songe, toute l’apparence de la réalité vivante à des images dont le cliché-souvenir n’est dû cependant qu’à quelques gravures ou à quelques tableaux, se trouve confirmé par plusieurs attestations analogues de M. Maury, entre lesquelles je citerai la suivante :

« Une nuit, je m’étais imaginé en songe voir la ville de New York et en parcourir les rues, de compagnie avec un ami. Quand je m’éveillai, le souvenir de ce rêve demeurait très présent à mon esprit ; j’avais encore comme devant les yeux l’aspect général de la ville et d’une de ses places. Dans la journée, je me rendis sur les boulevards où je savais qu’était exposée, à l’étalage d’un marchand de gravures, une vue de la grande cité américaine, vue qui m’avait frappé quelques semaines auparavant, mais dans ce panorama nécessairement fort réduit il me fut impossible de reconnaître la grande place où je croyais m’être promené avec mon ami. Je cherchai longuement dans mes souvenirs, et je finis par me rappeler que la place en question devait être la grande place de Mexico, dont j’avais jadis remarqué, à Berlin, un magnifique

  1. Pages 26 et 28.