Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/239

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c’est que la sensibilité se développe quelquefois d’une manière extraordinaire pendant le sommeil. Le propre des rêves est d’exagérer les sensations tant internes qu’externes, ce dont un médecin habile observateur peut tirer des inductions de la plus haute portée.

« Ce à quoi j’ajouterai naturellement que ce genre de diagnostic sera d’une importance bien plus grande encore, si l’habitude de s’observer en songe permet au dormeur d’analyser lui-même les sensations. En effet, comme on le sait, les maladies commencent en général par un travail morbide latent, qui a lieu dans les profondeurs de l’organisme ; c’est ce qu’on appelle la période d’incubation. Pendant cette période les malades jouissent en apparence d’une parfaite santé, et assurément ils sont loin de se croire menacés d’un danger imminent. Eh bien ! pendant le sommeil, ce travail morbide peut, dans certains cas, devenir sensible et appréciable, et provoquer des rêves qui auront des rapports plus ou moins directs ou sympathiques avec l’organe dans lequel s’opère ce commencement de travail pathologique. Ainsi, par exemple, supposons que l’organe lésé soit le foie ou le cœur, le malade rêvera qu’il est percé par une épée, un poignard, un instrument quelconque qui traversera ces organes ; et si ces rêves se répètent souvent, on pourra les regarder comme