Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/257

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la fin. J’imaginais être dans le parc de B..., causant avec le curé d’O..., qui me faisait voir une montre à répétition des plus extraordinaires, où les heures étaient frappées sur une enclume sonore par un petit forgeron d’or émaillé. Tout cela était très clair, et aussi net que si j’eusse été éveillé. Maintenant, en me rappelant très bien tout ce qui avait précédé, je puis le consigner ainsi : J’avais eu d’abord devant les yeux des images indistinctes et disparates, accompagnant des idées également confuses. C’était comme une vague représentation des gens et des choses auxquels je pensais. Les figures m’apparaissaient tantôt plus nettes, tantôt plus sombres et plus embrouillées, suivant que je m’assoupissais davantage où que je reprenais par instant le sentiment de mon état de somnolence. Il y avait des moments où j’entrevoyais des branches d’arbres, avec leurs feuilles bien découpées et bien éclairées par le soleil. Dans un de ces moments-là, je pensai à la fourmilière que nous nous proposions de détruire, et qui se trouve au bout de la grande allée du parc ; je crus la voir confusément d’abord, puis très nettement, jusqu’à distinguer les fourmis, etc.

« Dès cet instant, je n’eus plus aucun retour vers le sentiment de mon existence réelle. Je crus bien à tout ce qu’il me semblait voir. J’étais donc bien endormi. Mon beau-frère était près de moi,