Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/259

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Voilà pour mes observations personnelles. Voyons maintenant ce que j’ai pu expérimenter en dehors de moi :

Un intime ami, avec lequel j’ai fait un assez long voyage et qui s’intéressait à mes recherches, soutenait en homme convaincu que jamais il n’avait de rêve dans son premier sommeil. Plusieurs fois, je l’avais éveillé peu de temps après qu’il s’était endormi et toujours il m’avait assuré de très bonne foi qu’il ne pouvait se souvenir d’aucun songe. Un soir qu’il dormait depuis une demi-heure environ, je m’approche de son lit, je prononce à mi-voix quelques commandements militaires : « Portez arme ! apprêtez arme ! etc. », et je l’éveille doucement.

« Eh ! bien, lui dis-je, cette fois encore n’as-tu rien rêvé ?

— Rien, absolument rien, que je sache.

— Cherche bien dans ta tête.

J’y cherche bien, et je n’y trouve qu’une période d’anéantissement très complet.

— Es-tu bien sûr, demandai-je alors, que tu n’as vu ni soldat... »

A ce mot de soldat, il m’interrompt comme frappé d’une réminiscence subite. « C’est vrai ! c’est vrai ! me dit-il, oui, je m’en souviens maintenant ; j’ai rêvé que j’assistais à une revue. Mais comment as-tu deviné cela ? »