Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Je ferme les yeux pour m’endormir en pensant à quelques objets que j’ai remarqués, le soir même, dans une boutique de la rue de Rivoli ; les arcades de cette rue me reviennent en mémoire, et j’entrevois comme des arcades lumineuses qui se répètent et se dessinent au loin. Bientôt c’est un serpent couvert d’écailles phosphorescentes qui se déroule aux yeux de mon esprit. Une infinité d’images indécises lui servent de cadre. Je suis encore dans la période des choses confuses. Les tableaux s’effacent et se modifient très rapidement. Ce long serpent de feu a pris l’aspect d’une longue route poussiéreuse, brûlée par un soleil d’été. Je crois aussitôt y cheminer moi-même, et des souvenirs d’Espagne sont ravivés. Je cause avec un muletier portant la mante sur l’épaule ; j’entends les clochettes de ses mules ; j’écoute un récit qu’il me fait. Le paysage est en rapport avec le sujet principal : dès ce moment la transition de la veille au sommeil est complètement opérée. Je suis en plein dans l’illusion d’un rêve lucide. J’offrais au muletier un couteau, qui semblait lui plaire, en échange d’une fort belle médaille antique qu’il me montrait, quand je fus tiré tout à coup de mon sommeil par une cause extérieure. Il y avait dix minutes environ que je dormais, selon que la personne qui m’éveilla le put apprécier. »

Autre rêve : « J’étais très fatigué, ayant passé