Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/265

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en voiture la nuit précédente. Prévoyant que je m’endormirais vite, j’ai prié un ami, qui s’est assis près de mon lit, de me réveiller cinq ou six minutes après qu’il m’aurait vu bien endormi. Les choses se sont passées comme je le désirais. On m’a réveillé au moment où je songeais que j’empêchais un chien de dévorer un oiseau blessé, rêve complètement formé dont je gardais l’impression très nette à mon réveil. Je remonte aussitôt dans mes souvenirs, et j’en retrouve la chaîne ainsi qu’il suit : Parmi les premières silhouettes qui me sont apparues, je me rappelle d’abord une sorte de faisceau de flèches qui s’est dressé, et puis a semblé s’entrouvrir et former un de ces longs paniers où l’on fait chauffer le linge dans les cabinets de bains. Des serviettes blanches se montraient à travers l’osier. Bientôt les brins d’osier ont paru s’amincir, se contourner, s’enrouler, se transformer enfin en un buisson verdoyant du milieu duquel s’élançait un arbre touffu. Un chien blanc (métamorphose évidente des serviettes) s’agitait de l’autre côté du buisson, s’efforçant de passer à travers, tandis qu’un oiseau blessé se traînait à mes pieds dans le gazon. Le chien étant parvenu à traverser les broussailles, je l’éloignais à coups de canne, quand on me réveilla. Depuis quelques instants déjà, l’état de rêve était franchement déterminé. »