Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/30

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volets sont fermés à la lumière du dehors, il n’est point de pensée relative à un objet réel qui ne soit accompagnée de son image solidaire, tout ce que nous imaginons se montrant aussitôt avec le plus ou moins de netteté que comportent les clichés-souvenirs.

Mais comment s’établit en rêve le cours des idées ? Par quelles causes la pensée est-elle déterminée à se porter sur tels ou tels objets ? Nous allons l’examiner tout à l’heure, après que nous aurons épuisé quelques préliminaires obligés.

Voyons d’abord, à l’appui des trois propositions qui précèdent, quels exemples mon journal pourra me fournir :

Ma première remarque s’appliquait à un fait que chacun a pu constater maintes fois, à savoir, que s’il est des visions d’une netteté parfaite, il en est d’autres, et en grand nombre, qui semblent confuses, indécises, et comme enveloppées de brouillard. Quand c’est tout l’ensemble du rêve qui se montre ou nébuleux ou vivement dessiné, la cause en est fort souvent dans le plus ou moins d’intensité du sommeil, ce qui s’explique très-aisément ; mais lorsqu’à côté d’une vision claire, une autre vient se placer vague et obscure, quelle en est la raison ?

Les théoriciens qui savent trouver dans le système nerveux l’explication de toute chose, ne