Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/303

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coutume de la trouver, et je me rappelle parfaitement que cette tasse, ayant été brisée la veille, est remplacée par une autre de forme très différente. J’en conclus que je suis le jouet d’un rêve, et que, pour boire réellement cette potion, je devrais d’abord me réveiller. Je réfléchis toutefois que j’ai besoin de sommeil, et que je me réveillerai toujours assez tôt. Je ne fais donc aucun effort pour amener le réveil, et je m’abandonne au contraire aux illusions du songe. »

N’est-ce point là raisonner juste et très nettement ?

« J’ai rêvé que j’étais à la campagne. » Je suis réellement à Paris. « J’y recevais la visite d’un ami. La campagne était verdoyante, les arbres étaient dans leur tenue d’été. Cependant, comme dans le rêve précédent, je me trouvais sous l’empire d’une préoccupation bien caractérisée. Je voulais me lever à six heures du matin pour aller au-devant de ma sœur, à son retour d’une assez longue absence. La visite d’ami que je croyais recevoir à la campagne n’avait rien de surprenant. Je pouvais donc accepter sans étonnement les tableaux qui s’offraient aux yeux de ma pensée. Mais ces notions : que j’attendais ma sœur, que c’était à Paris et non à la campagne qu’elle devait venir, que nous étions en hiver et non pas en été me revenant à l’esprit, je fis la réflexion que tout ce que je croyais voir ne pouvait